L’IDeT se prépare à démarrer une formation certifiante à la Gestalt-thérapie relationnelle. Pourquoi ?

Nous sommes partis d’un constat que nous avons fait avec les thérapeutes qui viennent dans nos formations et nos supervisions. Au fil de leur pratique - et parfois très tôt au cours de celle-ci - tous finissent par rencontrer des situations pour lesquelles les outils qu’ils ont acquis dans leur formation initiale, ainsi que leur manière de pratiquer la Gestalt-thérapie ne suffisent plus.
Ils sentent souvent aussi que ces situations viennent les convoquer dans leur personne et se vivent pris par des émotions difficiles, en manque de repères et de savoir-faire pour répondre de façon utile pour le client. Ou bien encore ils s’insensibilisent ou se paralysent tout en se rendant compte que la thérapie n’avance plus.
Dans notre métier ces moments arrivent toujours...

Nous voulons aider les thérapeutes à mieux faire face à ce type de situations, les aider à développer et utiliser leur sensibilité et leur créativité d’une manière différente, leur donner aussi des repères et une méthodologie pour leur permettre ainsi de s’engager mais de façon suffisamment sécure. C’est l’objectif de cette formation.

Vous dîtes "Gestalt-thérapie relationnelle" mais la Gestalt-thérapie et d’ailleurs toutes les thérapies humanistes ne sont-elles pas relationnelles, en particulier par l’importance qu’elles accordent à la personne singulière du patient ?

C’est vrai. Mais, à ce compte là, toute interaction sociale peut être dite "relationnelle".
Pour nous il ne suffit pas que deux personnes singulières, le thérapeute et le patient, se rencontrent régulièrement pour que la thérapie soit relationnelle.
Ce que nous voulons dire par "relationnel" est plus précis.
La thérapie est relationnelle si le thérapeute utilise la relation, s’il s’en sert délibérément pour aider son patient à ouvrir son regard, pour aller vers du changement.
Ce que nous faisons quand nous nous plaçons pleinement dans la perspective de champ c’est que nous utilisons nos résonances : nous les écoutons, nous les métabolisons et nous intervenons avec elles dans la situation. Nous utilisons essentiellement notre corps, notre sensibilité et bien sûr nous nous servons de nos connaissances et de notre réflexion. C’est cela la Gestalt-thérapie relationnelle contemporaine.

Les psychanalystes n’ont-ils pas parlé de travailler avec leur contre-transfert ? Où est la différence ?

C’est vrai, il s’agissait pour eux au départ de ne pas se laisser jouer par le contre-transfert. Et puis, pour certains, c’est devenu un outil, en effet.
En Gestalt-thérapie relationnelle nous sommes beaucoup plus radicaux dans la façon dont nous plaçons le thérapeute et le patient en mutualité et en égalité. Cela influe sur la façon dont le travail lui-même se déroule et se négocie. La relation, pourrait-on dire, peut prendre plus de couleurs, devient plus chatoyante.
En Gestalt-thérapie on a ainsi d’abord parlé d’approche dialogale, en se référant d’ailleurs à Buber. Dans la perspective de champ nous allons encore un cran plus loin ; il ne s’agit plus seulement d’un échange mais d’une participation profonde du vécu du thérapeute avec celui du patient. L’un émerge par la présence de l’autre.

La Gestalt-thérapie relationnelle c’est en réalité la perspective de champ dans toute sa force. Et en ce sens le thérapeute, avec sa qualité d’ouverture à l’autre et sa capacité à écouter ses propres résonances corporelles et affectives devient absolument central. Ce savoir-faire avec l’autre déborde de la Gestalt-thérapie classique.

C’est cela qui fonde l’importance qu’à l’IDeT nous accordons au thérapeute, à sa formation et à son développement.

La recherche le montre : c’est le thérapeute avec ses compétences relationnelles en situation qui est le facteur le plus important ; la modalité qu’il pratique n’a qu’une influence assez limitée sur les résultats.

Est-ce pour cela que l’IDeT ouvre un cycle de formation et de perfectionnement à la Gestalt-thérapie relationnelle ?

Tout à fait... La Gestalt-thérapie relationnelle que nous enseignons à l’IDeT se base sur le fait que le thérapeute est son propre outil et qu’il lui faut affiner et affermir sa sensibilité et sa capacité réflexive en situation.

Nous avons réfléchi et publié plusieurs articles [1] sur cette façon d’intervenir. Nous en avons tiré des repères et une méthodologie pour l’intervention que nous souhaitons transmettre. C’est la force et l’originalité de notre institut.

Et comment cela va-t-il se passer ?

Ce programme démarre en septembre 2024, sur un an et demi, à raison de 6 regroupements la 1ère année et 4 la 2eme année, soit 9 regroupements de 4 jours tous les deux mois environ suivis d’un week-end de clôture. D’ici son lancement, des réunions d’information en visio vont se tenir régulièrement pour répondre aux questions et demandes d’information préalables.
A l’issue de ce cycle de formation professionnalisant, les participants obtiendront un Certificat en Gestalt-thérapie relationnelle.

Nous sommes fiers du retour de nos stagiaires qui, quelle que soit leur expérience clinique, disent monter clairement en compétence et constatent que cela soutient le développement de leur clientèle.

Le cursus que nous mettons en place est innovant, original, rigoureux et certifiant. Ce sera certainement extrêmement transformateur pour ceux qui vont s’y inscrire. Et probablement un tournant dans la pratique de leur métier...