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Institut de Développement du Thérapeute
Gestalt Thérapie Relationnelle Contemporaine

L’ARTICLE à l’origine de la Gestalt-thérapie

Note aux lecteurs :

La traduction par Vincent Béja du texte de Paul Goodman ainsi que la présentation qui le précède - que l’on trouvera en ouvrant le fichier PDF ci-contre - ont initialement été proposés à la Revue Gestalt qui les ont trouvés très intéressants d’un point de vue historique. Cependant le comité de lecture a estimé que ce document était beaucoup trop long par rapport à la taille usuelle des articles acceptés. Il a donc été convenu que seule l’introduction - un peu plus étoffée - serait publiée dans la Revue assortie d’un lien internet sur le texte de Paul Goodman qui, lui, serait publié sur le site de l’IDeT.

Extrait de l’introduction...

Le texte qui nous intéresse a été écrit par Paul Goodman. Il donne à voir un jeune homme de 33 ans dans ses premières réflexions publiques sur la psychothérapie. Il est paru dans la revue américaine « Politics » en juillet 1945, à la fin de la guerre. C’est une période difficile pour Paul Goodman. En effet son rejet de la réthorique guerrière et de la doxa militariste qui régnait aux Etats Unis à cette époque lui avait valu de nombreux refus de publication, la plupart des magazines de gauche ayant épousé les thèses patriotiques. Ce texte, lui aussi très polémique mais circonscrit à la psychanalyse et à la psychothérapie, a heureusement pu paraître. Heureusement, dis-je, car il a conditionné et préparé la naissance de la Gestalt-thérapie…
Ce texte a immédiatement provoqué une violente réaction de deux sociologues de la nouvelle gauche américaine d’alors, C. Wrights Mills et Patricia Salter, dans le numéro suivant de Politics. La polémique se clôturera dans le numéro d’octobre 1945 par une réplique de Paul Goodman.

En 1991, bien après le décès de Paul Goodman, ce texte et cette polémique ont été repris et intégrés par Taylor Stoehr dans la première édition de « Nature Heals » préfacée par Michael Vincent Miller.

Cet article est ainsi important à plusieurs titres. Tout d’abord, comme dit Miller, « son attaque contre les psychanalystes révisionnistes - Horney et Fromm - est un magnifique argumentaire sur les relations entre la vie instinctive humaine, la psychothérapie et l’ordre social, et il est dévastateur pour ses cibles ». Par ailleurs la polémique que cet article a provoquée fait partie des débats importants de la vie intellectuelle américaine du XXième siècle.

Ensuite souvenons-nous que c’est la lecture de cet article et de cette polémique à Johannesburg par les Perls, qui les a convaincus de l’intérêt de collaborer avec Goodman. C’est ainsi que Fritz, quelque temps après son arrivée à New York en 1946 ira rencontrer Paul. Cette rencontre entre un psychiatre psychanalyste dissident et un gauchiste intellectuel marginal et brillant, tous deux avides de reconnaissance, n’allait pas soi. Mais Fritz le clinicien avait besoin de Paul le théoricien et Paul de son côté avait besoin de soutien pour se socialiser, ce qu’il trouvera avec Laura. Leur collaboration conduira quelques années plus tard à la naissance de la Gestalt-thérapie…

Enfin cet article donne clairement à voir le fond politique sur lequel s’appuie Goodman pour penser la psychothérapie, fond sur lequel il s’appuiera par la suite pour élaborer « Gestalt Therapy : Excitement and Growth in the Human Personality », l’ouvrage princeps de notre modalité.

Pour toutes ces raisons il m’a paru important d’exhumer cet article et de le mettre à disposition de la communauté gestaltiste francophone.

Vincent Béjà


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